Transfert à l'aiguille
Le travail à l'aiguille se situe à la lisière du dessin et de l’estampe.
Inspirée par le dispositif optique du sténopé, j’ai entrepris un travail de transfert par perforation. Je pars d’une image imprimée que je dissimule sous une feuille blanche. À l’aide d’une aiguille point par point, je développe un motif. C’est ainsi que l’aiguille transperce les deux épaisseurs de papier et vient simultanément déplacer le pigment qui provient de l’image pour venir l’incruster autour de chaque trou réalisé sur le support neutre. À travers le motif, le temps se dévoile comme un élément fondamental dans la révélation de l’image. Partiellement reconstituée, celle-ci se pare d’une texture évoquant soit les pores de la peau pour la série Tatouages, soit la trame d’un tissu pour la série Tapis. En prenant en compte le grammage et la composition du papier utilisé, on observe que les multiples trous déforment la surface plane de la feuille et lui confèrent un volume plus ou moins important. L’absence de matière contribue à la sensation de tangibilité de l’image. L’image se détache du fond à la manière d’un bas-relief.
Les trous évoquent également le pixel.
Les images de la série Tatouage sont des clichés personnels, à l’inverse de celles de la série Tapis qui sont extraites d’Internet.